histoire{Penpals - Tell me why (alternative) }Les gens naissent princes, chevaliers, paysans, rois, reines ou prêtresses. Quoiqu'on fasse, on n'échappe pas à la destinée du sang. Si le fil de la destinée s'étend selon nos choix, on ne peut décider si elle sera de soie ou de paille. Pourtant, il est parfois difficile d'en reconnaitre la nature.
{Star Wars - The force theme cover}Au sein des terres d'Ylisse se tenait un village. Dénué d'intérêts et isolé du monde, peuplé de gens de petite naissance. Très peu de bâtisses. On y trouvait tout juste le nécessaire: des maisons, des fermes, un moulin et une taverne pour les rares arrivants. Des familles en somme toute banales à une exception près. C'était la propriétaire de la ferme la plus productive. Une femme âgée qui s'était installée depuis plusieurs années déjà. Jamais elle n'aura mentionnée ses origines ni son nom. Les villageois se sont contentés de la nommer "la dame veuve". Le jour de son arrivée, elle avait un enfant dans les bras. Un bébé à la chevelure de feu.
Lui? Ce n'est pas le mien, je ne l'ai jamais voulu et je n'en voudrais jamais mais je dois le garder. Point.C'est ce qu'elle disait et c'est ce qu'elle aurait dit jusqu'au bout. Avec le temps, la dame veuve vieillissait et l'enfant grandissait. D'une carrure déjà plus robuste que les autres de son âge, d'un scalpe d'une rousseur unique et d'un nom comme aucun autre ne possède. Prauvansal, ce nom il l'avait déjà avant sa naissance et ce n'est pas la dame veuve qui l'a choisi. L'enfant était différent mais pas extraordinaire. Pourtant la dame veuve lui offrait une éducation complétement ésotérique comparé aux autres jeunes du village.
Appelle-moi mère si tu veux, je ne le serais jamais. Ne cherche pas à savoir qui serait ton père. Tu n'en a jamais eu. C'était l'une des premières choses qu'elle lui avait rentré dans la tête. Jamais on ne l'autorisait à aller au-delà des forêts environnantes et encore moins par-delà la montagne. Il pouvait trainer avec les autres enfants mais jamais trop longtemps. La dame lui refusait d'en savoir plus sur ce qui se trouvait par-delà le domaine. Dès ses douze ans, la dame veuve, désireuse de le voir le plus éloigné du monde extérieur et de ses habitants, laisse le chasseur local s'occuper de son éducation. La seule condition était de lui prendre le strict nécessaire uniquement. Quoi de mieux pour apprendre sans trop en savoir.
Le jeune rouquin n'avait aucun sens de l'orientation mais il trouvait toujours là où il devait être. Il finissait toujours par trouver ses proies mais pour ne jamais les ramener mortes ou de les ramener tout courts. Il apprenait à se débrouiller dans ce monde sans savoir comment il fonctionnait. Avec le temps, la chasse et le travail "campagnard" cédèrent lentement leur place à l'escrime et à la cavalerie. Ces dernières leçons, la dame veuve en ignorait l'existence mais le chasseur, lui, redoutait l'avenir proche. La guerre n'épargne rien ni personne. Tôt ou tard, même un sanctuaire aussi isolé que le leur serait menacé par l'armée de Plegia. Oh il n'avait que peu d'expérience mais, aussi peu en avait-il, il fallait transmettre le savoir. Monter à cheval relevait de la catastrophe à chaque tentative. A contrario, l'idée de lui enseigner des bases à l'arme blanche s'avérèrent bien futile. Pour une fois dans sa vie, le garçon aux cheveux vermillions excellait avec une aisance déconcertante. Il ignorait ce qu'étaient les bases et pourtant il savait quand et comment réagir comme par instinct. Mais même une telle affinité ne peut préparer au baptême du feu.
A 16 ans, en pleine chasse, des bruits lourds et aliénés faisaient écho dans les bois. Inconscient du danger qu'il l'attendait. Il s'avança sans aucune prudence. Des hommes dont l'acier recouvraient les torses. Le baratin émanant de leurs bouches lui était étranger et sans même comprendre quoi que ce soit le combat se lança. Un lancier s'était élancé sur lui sans poser de questions. Sans vraiment réfléchir, Prauvansal frappa. Lui-même ne saurait dire comment il a fait mais il l'a tué d'un seul coup avec son vieux couteau. C'était venu tout seul. Tuer des animaux c'est une chose mais une vie humaine... Mais le temps ne lui a pas permit de réaliser la portée de son acte quand d'autres ont débarqué pour le blesser de part en part sans difficultés aucune. Tombant inconscient après avoir tué son innocence, il ne se réveilla qu'à l'aube de sa nouvelle vie.
{Star Wars - Burning Homestead}Quand ses yeux se sont rouverts, ce fut une voix familière qui le rappela sur terre. Le chasseur vieillissant. L'aidant à se relever sans plus attendre. Les soldats avaient étés négligeant. Prauvansal était tailladé de partout mais il était en vie. Encore en sale état mais toujours à respirer.
Doucement, doucement. C'est déjà un miracle que tu sois en vie. Tu as de la chance j'ai dû arriver très peu de temps après que tu ne tombe. Tu ne saigne pas trop.Qu-Qu'est-ce que... C'était quoi tout ça?Des soldats. Probablement qu'ils cherchaient le premier patelin pour installer un campement. Les éclaireurs savent déceler les emplacements habités. Nous ferions mieux de partir le plus vite possible tant que tu peux marcher.Mais s'ils m'ont trouvé ça veut dire qu'ils risquent de trouver nos traces ça pourrait les ramener...à la maison! Dit-il en commençant déjà à courir.
Attends! C'est trop dangereux!Trop tard, il était déjà au loin. Ses pas lourds, maladroits et précipités le menait tant bien que mal vers le village. Son professeur l'avait réveillé à temps pour lui mais pas assez pour les autres. L'odeur du brûlé, de la cendre et une puanteur comme aimerait ne jamais avoir à sentir. Arrivé au centre et tombant à genoux d'épuisement, il était trop tard. Les maisons brûlaient, la majorité des villageois restèrent étendus sans que vint un souffle miraculé. Les quelques troupes responsables du sillage ne sont pas restés très longtemps. Sans doute n'y avait-il rien d'intéressant à exploiter en ces lieux. Finalement, le garçon au cheveux rougeâtres lâcha prise à force de perdre de son sang.
{Ninja Gaiden - Lyric}La douleur vient de l'extirper de la quiétude du sommeil. Une tente, probablement monté dans la précipitation. Des bandages sur le torse, les bras et la nuque. Le son des gouttes de pluie le calme difficilement mais sûrement. Il a mal mais arrive à se lever pour sortir. La vieille cabane du chasseur et trois autres tentes. Les survivants se comptaient tout juste sur les 5 doigts d'une main. Par on ne sait quel miracle, sa soit-disante mère était devant, allongée et recouverte de draps.
Mère!...Toi. Pas de sourire, pas de regard vers le roux mais seule une voix perturbée semblait trahir une quelconque émotion plus ou moins positive. Ça et la vibration de la douleur.
Qu'est-ce qu'il s'est passé?! C'était quoi ça ces "soldats"? Pourquoi ils ont fait ça?Tais-toi un instant veux-tu....C'est ce qui arrive en temps de guerre. Je devais être naïve de croire que tu y échapperais. Ses yeux ciblèrent enfin ceux du rouquin. Elle restait allongée, préférant ne pas avoir à se tordre de douleur.
*soupir* J'en ai trop fais j'imagine... Attends... Sa main tremblante chercha alors une petite boite se tenant à ses côtés. La même qu'elle gardait fermée à clé par le passé. Elle l'ouvrit pour en extirper une vieille lettre.
J'ai échoué. Tu dois partir, tout de suite.Hein? Où? Je comprends r-N'importe-où mais pas ici. Si tu t'en sors, ce papier finira par te sauver. Pars, tout de suite... Et quoiqu'on te dise, ne prends jamais les armes.Prauvansal n'a rien dit, c'est inutile de négocier avec la dame veuve. Il prit le précieux papier, se leva et quitta la tente sans dire mot. Sur son visage, aucune expression ni larme. Pourtant il n'avait pas été dupe. Il avait remarqué l'immense marque rouge sur son ventre, sa peau toujours plus pâle et cette énergie s'évanouissant mais surtout ce murmure lorsqu’il sortit de la tente.
Je ne t'ai jamais voulu, je ne t'ai jamais aimé *inspiration difficile* Trop tard pour regretter.Une heure plus tard, le roux se retrouvait une dernière fois avec son vieux mentor chasseur.
Tiens. C'était la jument de Léonarht mais maintenant qu'il n'est plus là...autant qu'il te serve. Je viens de la nourrir. Maintenant que je n'ai plus rien à te dire, j'imagine que c'est l'heure.Super! Ca ira merci!Ca va? Enfin je veux dire, tu as l'air vraiment pâle et fatigué.Hm? Oh naaaah! Ca ira t'en fais pas! Ce genre de choses arrive.L'homme ne répondit que d'un silence. En temps normal, il lui aurait été difficile de savoir si le jeune homme aurait eu conscience des événements. Seulement, sa voix avait beau être enjoué, sa gestuelle pleine de fougue et son regard vif, tout cela ne cachait pas ce regard vide et forcé. Montant difficilement sur le canasson, le voilà paré à partir.
On va tous partir mais j'imagine qu'on ne peut pas te blâmer de partir le premier....Oui, le premier.Que compte-tu faire maintenant?Faire ce que je sais faire de mieux, improviser, trouver un meilleur couteau et peut-être voir si je peux arrêter les gars d'hier. Même si mère aimerait pas ça. A la prochaine! Comme d'hab'.{Penpals - Tell my why}Prauvansal partit au galop sans savoir où.
Combien d'années se sont passés depuis? Trois ans? Peut-être. Il ne savait toujours pas compter à l'époque. Prauvansal avait fait du chemin depuis. Déboussolé et sans repères, ce monde, il commençait à le découvrir. Sa première rencontre, c'était avec un marchand qui avait réussi à lui faire payer au prix une simple épée de bronze. Plus tard, il découvrit sa première ville et tomba sur un premier jeu de hasard. On lui disait qu'il pouvait gagner de l'argent à condition de miser quelque-chose. Il n'avait pas tout compris mais il lui fallait apparemment de l'argent alors il misa sur son cheval. Il perdit la partie et, avec, la jument. Les poches vides et sans provisions, il dû découvrir comment gagner sa croûte autrement que par la chasse. Bien vite, il tomba sur le tableau des requêtes. On y postait des quêtes, autrement dit rendre service à des gens pour qu'ils vous donnent quelque-chose. Analphabète il demandait au type affichant les annonces ce qui se marquait. Et c'est là que ses dons innés furent utiles. Au début c'était dur mais il s'y faisait de mieux en mieux. Tuer des bêtes et quelques créatures, c'était bien faisable. Pareil pour accompagner les gens demandant des escortes. En temps de guerre, des mercenaires plutôt prometteurs sans cupidités, ça aide. C'est comme ça qu'il a tenu pendant ces trois années. Et puis un jour la lettre a enfin servit.
Comme à son habitude, il voyageait sans savoir où malgré toutes ces villes dont il entendait parler. Une journée tranquille ou presque. Sans le savoir, il se trouvait vers la frontière entre Ylisse et ce qui fut encore Plegia. Tout aurait pu être pour que ce soit un jour de marche mais un vacarme tristement familier survint à ses oreilles. Le fracas des armes se fit au loin. Il n'était pas hésitant à l'époque, cela ne changea pas. Sans plus attendre, le roux dégaina et chargea sans vraiment savoir dans quoi il aller tomber. Une espèce de carosse, des cavaliers locaux et des lanciers de Plegia qui s'affrontait. Une embuscade peut-être. Sans réfléchir, le jeune vagabond rejoignit le combat en soutenant les cavaliers. Encore trop in-habitué à affronter d'autres humains, son talent fut efficace mais ne l'empêcha pas de se prendre un violent coup déchirant sa veste et emportant la lettre avec. Malgré cela, les défenseurs furent victorieux. Du véhicule, un homme de grande carrure et bien habillé en sortit. Sans plus attendre il descendit pour marcher vers le jeune homme.
Rejoindre un combat si mal équipé relève de l'inconscience pure et simple jeune homme. Mes hommes auraient pu s'en charger par eux-mêmes mais il serait injus- Arrêtez ma lettre!Sans s'en rendre compte, le noble venait d'écraser la lettre à terre, ne l'enfonçant que plus encore dans la boue. Se rendant compte de sa mégarde, l'homme de vertu s'abaissa puis s'empara du morceau de papier. La curiosité l'emportant, ses yeux ne purent que s'écarquiller à la vue de son contenu.
{Star Wars - Tale of a knight}...Ca par exemple... Où te rends-tu jeune homme?Aucune idée mais rendez-moi ma lettre!Le regard de son interlocuteur semblait toujours surpris quand à ce qu'il venait d'entrevoir. Comme s'il venait de voir un fantôme issu d'un vieux conte, ou pire.
...Je te la rends mais...J'aimerais te parler de quelque-chose d'important. Accepterais-tu de nous accompagner?Oh oui! J'suis jamais monté dans un cheval en bois!...Certes. Allez viens. En avant vous autres!Un peu plus tard dans le carrosse, la discutions reprit de plus belle.
Sois franc avec moi. Où as-tu trouvé ceci?Ma mère me l'a donné juste avant que je parte. Elle m'avait juste demandé à garder ça parce que se serait utile je sais pas quand.Je vois... Comment te nommes-tu?Perce-Prov-err Prauvansal et toi?A cette question, l'homme ria. Ce jeune homme était-il plein de culot ou ignorant de sa situation actuelle? Mais pour l'instant, c'était ce visage candide au scalpe roux qui le troublait vraiment. Il avait déjà vu ce visage quelque-part et si c'était...
Ser Pellinor de Listenois. Comte de la région.C'est quoi un comte?Je t'expliquerais plus tard. Mais dis-moi, comment se nomment tes parents.J'sais pas. Mère se faisait appeler la dame veuve et elle me disait que j'ai jamais eu de père....C'est ce que l'on t'as dit alors.Quoi?J'ignore si je fabule ou non mais cela semble trop gros pour être un mensonge. Si cette lettre t'appartient bel et bien alors cela ne peut être autrement. J'ignore si Prauvansal est ton véritable nom mais une chose semble certaine. Cette lettre est un message de ma soeur Mélisande prouvant par le sceau familial que tu es...mon neveu.Euh...J'ai plus rien compris après fabule.{Star Wars - The force theme}A partir de cet instant précis, tout bascula à nouveau pour le jeune roux. Bien trop d'informations à digérer et impossible de vraiment comprendre quoique ce soit. Heureusement, celui qui était son oncle le prit désormais sous sa tutelle. Quatre ans passèrent alors. Plutôt que de prendre part à la guerre, Cette nouvelle figure familiale tenta du mieux qu'il pouvait de rattraper l'éducation qu'il lui manquait. Il était déjà difficile de révéler au reste du monde la soudaine arrivée d'un neveu. Surtout lorsque la prétendue mère fugua sans explications officielles il y a de cela des années. L'oncle Pellinor ne mentionna jamais rien au sujet de son père. Ni son origine ni même son nom. De toute façons, Prauvansal n'aurait pas comprit. Outre l'éducation et la réhabilitation à un monde encore plus étranger qu'avant, le jeune garçon reçut une formation militaire dans l'espoir qu'un jour il puisse prendre la relève. Durant cette longue guerre, Ser Pellinor fut bien vite l'un des partisans du prince Chrom tandis que son neveu devenait enfin l'adulte qu'il aurait toujours dû être. Le royaume pansait ses blessures et la vie se reconstruit peu à peu. Appartenant désormais officiellement à la famille noble de Listenois et sa formation achevé (mais pas tout à fait sa rééducation), Prauvansal était fin prêt à servir le royaume même s'il n'en comprenait pas encore le sens. En temps normal, il serait devenu chevalier de titre mais son oncle influent et de bonne réputation lui offrit une autre voie. Bien que la formation fut excessivement chaotique (l’intellect limité étant responsable), les aptitudes martiales de ce nouveau venu dans la lignée étaient plus que remarquables. Qu'on juge cela suffisant ou non, le vénérable oncle recommanda Prauvansal pour les nouvelles recrues parmi les veilleurs.
Durant toutes ces années, bien des choses lui arrivèrent sans qu'il ne comprenne vraiment tout. C'est en étrange paysan qu'il est né, c'est en vagabond qu'il a grandit et c'est aujourd'hui un des gardiens d'un royaume reprenant son souffle. Plus le temps passe et plus il ressemble à son père inexistant que personne ne mentionne. Exactement l'inverse de la dernière volonté d'une dame veuve.