histoire

Sybille émerge de nulle part. Ses parents ne lui ont jamais dit où ils l’avaient trouvée, pour mieux l’élever par la suite. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle était seule au monde, dans un couffin laissé là, presque négligemment. Elle en est finalement arrivée à la conclusion que ses géniteurs biologiques ne voulaient tout simplement pas d’elle. Ça l’attriste encore un peu, même aujourd’hui. Elle ne le monde pas mais savoir tout cela lui fait un peu de peine. Pour autant, elle ne se plaint jamais de sa vie, elle fut aimée et choyée par les deux personnes l’ayant pris sous leurs ailes.

Ils sont terriblement gentils, ces deux Ylissiens. Ils ne lui ont jamais rien demandé en retour de l’amour qu’ils lui ont porté dès la première seconde. Sybille a grandi avec plusieurs frères et sœurs, certains nés ici, d’autres adoptés, tout comme elle. Quelque part, elle se sent moins seule. Elle aime cette existence, qu’elle voit comme une seconde chance qu’elle aurait très bien pu ne jamais avoir si le destin n’avait pas été clément envers elle.

Seulement voilà, Sybille est maladroite et ce, depuis toute petite. Elle ne sait rien faire correctement. Alors, au fur et à mesure, on lui donne moins de tâches ménagères à faire, moins de travaux, moins de courses. Très vite, Sybille se retrouve isolée sous le toit de ses parents en ayant le sentiment de n’être qu’un oiseau en cage. Ce sentiment lui pèse également, mais elle n’en dit rien. Car Sybille est docile.

Elle découvre son attirance pour les filles lors d’une représentation de théâtre organisée par une petite troupe d’enfants du village. Elle est conviée à un participer et, malgré son intense trac, elle parvient à jouer le rôle masculin à la perfection. C’est lorsqu’il fallut que son personnage embrasse la princesse de la pièce que ce fut le drame, pour elle. Car si tout le monde prenait cela à la rigolade, Sybille, elle, a bien sentie que quelque chose venait de s’éveiller en elle.

Elle quitta la petite troupe le lendemain, s’enfermant chez elle en pleurant de honte, sans comprendre ce qu’il se passait dans sa tête.

Lorsque la guerre contre Plegia s’exalte, on lui interdit formellement de mettre un pied dehors. Ses parents craignent qu’elle ne se perde – comme d’habitude – ou que les soldats ennemis ne lui fasse les pires horreurs. Elle est donc consignée encore plus férocement qu’auparavant. Et lorsque la Saint Reine décède, elle pleure, encore une fois, seule. Dans sa cuisine, cette fois. Elle avait si peur.

Depuis, les années ont passées et le calme est revenu. Ses parents sont devenus un peu plus confiants, au point qu’ils décidèrent, sans la consulter auparavant, de l’envoyer à la Capitale. « Trouves-toi un travail et un mari digne de ce nom, ma chérie ! » lui avait dit sa mère avant de la pousser vers l’extérieur avec ses affaires. Oh, Sybille savait bien que ce n’était en rien méchant de leur part, ils coupaient simplement le cordon de façon drastique… Et Sybille a bien fini par obéir. Elle s’est installé à Ylisstol et depuis, essaie tant bien que mal de vivre sa vie. Elle craint de décevoir ses parents. Comment réagiront ils le jour où ils découvriront son secret… ?