histoire elle était née dans une belle maison, unity. sa mère avait durement souffert pour la mettre au monde, unity. son père avait été déçu en la voyant, unity. une fille, elle était une fille. lui qui avait tant besoin d’un héritier mâle, il avait une fille. profonde déception qu’il regardait sans oser la toucher. il ne s’était même pas donné la peine de lui donner un prénom, ruminant cet « échec ». c’était sa mère qui l’avait nommé. unity. elle était le premier enfant né d’une famille de la petite noblesse de valm, l’on attendrait et l’on attendait beaucoup d’elle, et déjà elle échouait, déjà elle décevait. enfin, décevoir, pas pour tout le monde. car sa mère, chaque fois qu’elle la voyait, avait cette expression de fierté sur le visage qui lui réchauffait le cœur plus sûrement qu’aucun feu.

elle aurait dû être un garçon, unity. c’était ce que l’on lui avait toujours dit, c’était ce qu’elle avait toujours entendu, unity. et c’était ce qu’elle avait finit par croire, unity. elle était une fille, elle n’était pas un garçon, elle était mal née. c’était ce qu’elle avait dit un jour à sa mère, et sa mère lui avait répliqué que garçon ou fille, homme ou femme, ce n’était pas important. elle était aimée comme elle était, unity.

« tu aurais dû être un garçon, unity. tu aurais dû être mon fils ! »
« vous n’avez qu’à m’élever comme tel. »

son père lavait prit au mot. sa mère ne pouvant plus avoir d’enfant sans risquer de mourir, elle avait été élevé à la fois comme une femme et comme un homme, comme une lady et comme un soldat, comme une épouse et comme un maître de maison. elle en avait la tête qui tourne, unity. sa mère lui enseignait la douceur, son père lui apprenait à être dure. sa mère lui enseignait l’art de la musique, son père lui apprenait l’art de la guerre. puis sa mère était morte, emportée par une grossesse trop dur pour elle, et son petit frère, si attendu, si désiré, avait périt avant même de vivre. elle n’avait pas eut le temps de pleurer, unity. elle avait du poursuivre son éducation rendue déséquilibrée par l’absence de l’un de ses professeurs. elle avait perdue son habilité à faire chanter un instrument pour gagner celle de trancher paille et bois, puis chair humaine.

elle avait vu la guerre, unity. elle y avait faites ses premières armes, unity. valmiens, ylissiens, ombres. les uns après les autres. elle avait récolté ses premières blessures, unity, ses premières cicatrices. elle avait du mettre genou à terre, vaincue et impuissante, elle avait put laisser exploser sa joie, victorieuse et invincible, elle avait retourné sa veste lorsque son père avait jugé cela préférable. elle avait apprit l’inconstance et l’incertitude, unity. et elle s’était rendue compte à quel point son existence pouvait être enchaînée.

« voici vassilis. tu l’épouseras dans quatre mois. essaye de me faire honneur. »

la guerre s’était terminée, la paix et l’ordre avaient été restaurées, et unity avait regardé son fiancé d’un air impassible, mais l’horreur au fond du cœur. non pas qu’il soit repoussant, non, il avait du charme, vassilis. mais elle voulait être libre, unity. elle ne voulait pas de chaînes, unity. et si elle se mariait, elle voulait le faire par amour, avec quelqu’un qu’elle aurait choisie. Malgré les jours, les mois, les années passées, les idées romantiques de sa mère étaient restées gravées au fond d’elle. elle y était attachée. c’était tout ce qui lui restait d’elle, en un sens.

alors elle avait prit ses robes et les avait jeté au feu. alors elle avait prit ses bijoux et son argent et les avait enfoncés dans sa besace. alors elle avait prit ses armes et les avait accrochés à sa taille. alors elle avait prit sa détermination et elle avait refermé la porte derrière elle. elle avait traversé la mer, unity. oui, elle avait fuit. oui, elle avait fait preuve de lâcheté. mais elle avait suivit ses convictions. mais elle avait pensé à elle avant tout autre chose, unity. elle avait pied à terre sur regna ferox. une nation de barbares pour certains, de puissants guerriers pour d’autres. une terre qu’elle avait apprit à admirer profondément. elle avait mentit souvent aux questions qu’on lui posait. elle s’était trouvé un autre professeur, un autre maître, pour apprendre encore, pour devenir plus forte. quelle raison y avait-il de devenir plus puissante en temps de paix ? qui sait, c’était simplement dans sa nature que de se battre. ça l’’était devenu.

« hey unity. tu m’écoutes un peu gamine ? »
« oui maître. »
« y a un tournoi organisé pour définir le nouveau champion de khan de l’ouest. ça te dirait de participer ? »

elle avait hésité, unity. longtemps. ce tournoi était une occasion rêvée de se mesure à d’autres guerriers, de tester sa force et de prouver sa valeur, avec à la clé un poste intéressant. mais se faire connaître en tant que championne de regna ferox, puisque telle était son ambition, n’était-ce pas un risque de se faire retrouver par son père ou vassilis ? si. elle avait réfléchit u moment. elle voulait vivre libre, unity. et vivre dans la peur, ce n’était pas vivre libre. elle avait fait son choix, unity. elle avait participé, unity. elle s’était battue férocement, unity.

et elle avait gagné, unity.